Le 16 octobre 2008
COMMUNIQUE DE PRESSE
Mister President : le sommet de la francophonie se tient à Québec,
pas à Washington !
Première historique depuis sa création il y a plus de 20 ans par François Mitterrand, un sommet de la Francophonie sera clôturé dimanche prochain, à Québec, en l’absence du président de la République française.
La décision de Nicolas SARKOZY choque d’autant plus que le prétexte désormais invoqué est une rencontre décidée en dernière minute avec… Georges BUSH ! On peut comprendre dans la crise actuelle l’importance de cette rencontre. Mais elle pourrait très bien avoir lieu sans remettre en cause la participation du président de la République à l’intégralité du sommet de Québec.
Nicolas SARKOZY aime-t-il la Francophonie et la langue française ? Mesure-t-il seulement l’intérêt qu’elles représentent pour notre pays et les obligations qu’elles lui imposent en tant que chef d’Etat français ? Comment demander aux 54 chefs d’Etats des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie de s’impliquer si leur homologue français s’exonère lui-même de ce devoir ?
On doit hélas d’autant plus poser ces questions que ce sommet, lourd de symboles, apparaît aux yeux des multiples acteurs du mouvement francophone comme une épreuve de vérité pour un président à la réputation très pro-américaine. En effet, le sommet de Québec :
est le premier du genre pour Nicolas SARKOZY,
est la première rencontre internationale de cette importance avec des chefs d’Etat de pays en voie de développement (notamment africains) depuis le déclenchement de la crise financière mondiale,
a pour objet lors de ses travaux du dimanche matin la langue française elle-même,
se tient l’année du 400ème anniversaire de la fondation de l’Amérique française par Samuel de Champlain,
s’inscrit dans un contexte brouillé des relations franco-québécoises, le président SARKOZY ayant déclaré en mai dernier vouloir remettre en cause, au profit du gouvernement d’Ottawa, la doctrine de « non-ingérence et non-indifférence » instaurée avec fracas par le général de Gaulle en 1967.
Après l’annonce de la réincorporation de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN et le suivisme gratuit à l’égard des Etats-Unis dans la guerre en Afghanistan, cette rebuffade infligée à la Francophonie ne pourra qu’inquiéter tous les amis de la France, dans et hors de ses frontières.
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député de l’Essonne
Président du parti gaulliste
Debout la République